La crédibilité dans le récit, c’est un des atouts majeurs pour favoriser l’adhésion du lecteur à votre histoire. Quel que soit le genre du récit, roman, polar ou fantastique, plus les situations, humaines ou extraordinaires, paraitront vraisemblables, grâce à de nombreux détails qui nous sont familiers par exemple, plus il sera possible de croire à votre histoire et donner l’envie au lecteur de poursuivre.
« La réalité dépasse la fiction, car la fiction doit contenir la vraisemblance, mais non pas de la réalité. »
Mark Twain
Raconter une histoire fascinante par ce qui la sort de l’ordinaire ou rend l’ordinaire savoureux offrira un meilleur moment de lecture si d’une certaine façon cette histoire pouvait exister tant ce qu’elle raconte est crédible ou vraisemblable.
Ce qui prime n’est pas tant le « réel » mais le vraisemblable. Le lecteur doit croire possible, plausible, crédible ce que vous lui proposez.
Réalité ou fiction, quel est le bon filon pour la crédibilité ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la réalité n’est pas toujours le meilleur exemple à suivre. En effet, nombreux sont les cas impossibles à utiliser dans des récits. La réalité est parfois si impensable qu’aucun éditeur, producteur ou lecteur ne serait prêt à croire l’histoire qu’on lui raconte, quand bien même elle se serait réellement produite. Des hasards heureux ou dramatiques, nous en sommes tous témoins de temps à autre. Il n’en reste pas moins que le trop improbable pourrait sembler artificiel, et il n’y a rien de plus dérangeant dans un récit.
Pour y remédier, il est possible de réduire la part du hasard en favorisant les circonstances qui amènent à la manifestation de votre événement. C’est également en travaillant les détails avec logique et évidence, autour de votre événement, que la probabilité devient acceptable.
La gestion du temps par l’ellipse
Si l’auteur doit être vigilant quant à la vraisemblance de ce qu’il expose, et donc parfois rencontrer certaines contraintes susceptibles de faire perdre une part de merveilleux ou de mise sous tension de son récit, il dispose d’un outil puissant pour compenser ce manque.
Cet outil, c’est l’ellipse, qui permet une gestion du temps très avantageuse. Il est possible d’entendre parler à ce sujet de « mise en intrigue ». Si la vraisemblance est indiscutable dans les faits, elle ne l’est pas dans le temps. L’exemple de cette gestion du temps le plus parlant est systématiquement présent dans les films ou les séries. Une enquête bouclée en 52 minutes, tous les flics du monde en rêve, évidemment. Dans les romans, il peut se passer une journée comme plusieurs décennies sur 350 pages. Les lecteurs ou téléspectateurs ne remettent en cause ce point, il est accepté, c’est une convention, et heureusement, car c’est une des clés du suspense.
Cette notion de gestion du temps fait aussi écho avec notre monde. Nous sommes tellement conditionnés par la fréquence élevée d’informations, de nouvelles et de progression dans tous les domaines relayés par des fils d’actualité, même contre notre volonté, par le forcing des médias, que nous avons intégré ce fonctionnement. Cette gestion du temps précipitée pousse jusqu’aux dérivent, comme l’Affaire Dupont de Ligonnès où les plus sérieux journaux français avaient relayé en hâte l’information, erronée, de l’arrestation du criminel à l’aéroport de Glasgow en Écosse.
Dans le récit, la gestion du temps, l’ellipse, c’est l’allié de l’auteur. C’est la seule entorse à la vraisemblance avec laquelle nous pouvons « manipuler » le lecteur. Attention toutefois, la carte de l’ellipse, si elle est utilisée, elle commence au plus tôt dans le récit, et pas uniquement aux endroits les plus arrangeants pour l’auteur. Une fois encore, cette facilité sautera aux yeux du lecteur. Et à trop tirer sur la corde de l’ellipse pour retarder une information, c’est aussi un artifice à éviter.
Pour aller plus loin
Si la vraisemblance est un point fondamental dans le récit, de nombreux autres sont à connaître évidemment. Je vous invite à prendre connaissance d’un guide des 10 règles d’écriture que je propose librement, ainsi qu’à découvrir mes MasterClass.
Une technique précise et un formateur disponible
Le contenu est précis et progressif, il permet de bien s’approprier la technique et de la déployer dans son propre univers. Très utile ! Le plus : des échanges enrichissants avec Samuel Delage en commentaires. 😉
masterclass super pour trouver et valider une idée de roman
court, pédagogique et efficace. Très satisfaite de cette masterclass.
Simple clair
Samuel Delage avec son style dépourvu de toute fioriture parvient à mettre de l ordre dans mon esprit en arborescence et ceci plus les leçons avancent
Donc merci à lui
Atelier parfait pour aller plus loin et plus haut dans un rêve de carrière d'écrivain.
Bien maîtriser son sujet en connaissant l’envers du décor fait partie du travail pour atteindre son but.
Cet atelier remplit parfaitement cette fonction. On en sort avec tous les points d’entrée nécessaires à la compréhension de la mécanique de publication littéraire et de ses rouages, finalement tous aussi importants les uns que les autres.
La boite à outils du savoir faire !
Très bons conseils que je vais appliquer à mon roman, espérant ainsi atteindre un niveau professionnel…
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3 réflexions au sujet de « La crédibilité dans le récit »