Le conflit la base du récit - masterclass écriture Samuel Delage

Le conflit, la base du récit

Sans conflit, pas de récit. Quel que soit le genre littéraire, le conflit est le feu qui nourrit l’histoire. La nature du conflit dans le récit répond à une rupture d’équilibre, un échec, une épreuve, une réussite, un bouleversement, tout ce qui va constituer une perturbation pour les personnages.

C’est dans le conflit que naissent les émotions des personnages et l’intérêt des histoires. Tout ce qui nous renvoie à ce que nous pouvons ressentir, joie, colère, souffrance, frustration, bonheur, amour, peur, tristesse, abandon…

“Toute forme d’art est une tentative pour rationaliser un conflit d’émotions dans l’esprit de l’artiste.”
Robert Graves

L’origine du conflit

Les premiers conflits qui nous viennent à l’esprit sont souvent externes, ceux qui opposent les personnes, des intérêts divergeant, des luttes de pouvoir, des incivilités… mais les conflits sont aussi internes, amour, regard des autres, acceptation de soi…

Le conflit dans le récit peut être abordé de nombreuses façons. C’est d’ailleurs à travers la diversité de façon de faire que la lecture devient passionnante. Une combinaison de conflits internes et externes, amenée de manière subtile et offerte au lecteur est très payante. Un conflit peut être abordé de façon directe, via par exemple un personnage qui en méprise un autre en public. Le choc émotionnel est immédiat si le lecteur se trouve dans la peau du personnage visé. Mais un conflit peut également être construit, touche après touche, par exemple si un personnage devient envahissant, et qu’il déborde sur le territoire d’un autre, chapitre après chapitre. L’auteur peut alors faire profiter le lecteur d’une ironie dramatique, en montrant les premières actions du personnage envahissant. D’abord il gare sa voiture sur le parking du voisin quand il reçoit du monde chez lui. Puis plus tard il emprunte du matériel sans demander l’autorisation. Puis il continue ses manœuvres jusqu’à pousser l’autre personnage dans ses retranchements. L’envahisseur se sait dominant et n’imagine pas que sa victime est une cocotte-minute qui va bientôt exploser. Le lecteur profite d’une multitude de conflits, internes et externes, toujours pleins de surprise à la fois chez l’un et l’autre des personnages. Et si l’auteur est habile, il peut prévoir le super coup, le coup de trop, celui qui va tout faire exploser. Peut-être que ce coup-là viendra de la petite vieille juste en face, qui a envie depuis longtemps de se débarrasser des deux types. Et du coup, les deux types finissent par faire alliance et s’occuper de la dame bien trop curieuse et qui se pense plus perfide qu’eux.  

Nature des conflits

Que ce soit dans les romans ou les séries, la majorité des conflits, pour ne pas dire la quasi-totalité, est d’ordre psychologique. La raison en est assez simple, il est beaucoup plus simple et efficace de faire ressentir de la colère, de la tristesse, de l’amour ou de la peur, plutôt que le froid, la faim, la soif ou les odeurs. Pourtant, dans le roman, il est possible d’y remédier dans une certaine mesure.

Suivant le format il existe toutefois quelques possibilités complémentaires. Le cinéma par exemple peut jouer sur la puissance de la lumière ou du son. Les livres audio jouent sur musique d’ambiance et les bruitages en plus de la narration. Toutefois, l’imaginaire sera toujours le plus fort, et les romans s’en sortent bien.

Le conflit, une passion, une addiction, un mode de survie

Si le conflit s’associe au dramatique, souvent porteur de tragédie, d’inquiétude, de préoccupant, de grave, c’est que ce sont les émotions les plus percutantes et les intenses qui dominent. Il est normal et naturel de retenir en premier le douloureux et l’inquiétant, c’est grâce à cela que nous sommes en vie et que les espèces pérennisent leur existence. Tout cela concerne notre nature primitive. Le cerveau est conçu pour retenir d’abord et durablement tous les dangers qui menacent l’existence. Nous sommes conçus pour réagir même malgré nous aux signaux du danger. Ça, les médias l’ont bien compris, que ce soit en télé ou en papier. Des titres racoleurs et du catastrophisme en boucle…

S’il convient de jouer avec des conflits porteurs d’émotions fortes faisant appel à nos gènes primitifs, il n’en reste pas moins que c’est à l’auteur de jongler habilement pour donner de l’ampleur au récit en équilibrant le dosage de drama avec son propos. Trop de catastrophisme ou de situations hyper tendues ne devient ni crédible ni intéressant. L’humain prime avant tout, avec tout le spectre des émotions que nous vivons, pas uniquement les plus primitives qui nous tiennent en état d’alerte.  

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5 réflexions au sujet de « Le conflit, la base du récit »

  1. Le suspens est jusqu’au bout. Dans mes lectures, je m’associe souvent au personnage principal. Et C’est tellement vrai aussi dans un film où une série. Les émotions et le conflit, tout un programme. 😉 de toute façon, cela est encré en nous.

  2. Le conflit est un excellent moyen pour créer une tension qui embarque le lecteur. Le conflit révèle l’humain dans tous ses états, psychologique, émotionnel, affectif, avec ses personnalités et ses limites. Merci pour cet article !

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